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Sans voix
12 février 2006

8

Des larmes qui coulent. Dans ma torpeur, je ne me souviens plus exactement où je suis. J'ai de la fièvre. Le corps brûlant, les pensées éparses sur l'oreiller. Je ne sais plus ce qui se passe autour de moi. Rien sûrement. Le chat dort sur un coin du lit, et mes dents s'entrechoquent dans un nouveau frisson.

 

La réalité se confond derrière mes yeux clos. Des passages intenses me martèlent les sens. Je le vois me souriant pour calmer mon impatience à l'embrasser, ou alors sa main se posant sur mon genou pour m'apaiser au beau milieu de mes craintes. J'entends sa voix qui me harcèle en riant en me nommant : « Petit Poucet », surnom idiot qu'il m'avait donné quand toute petite j'étais tombée sous le charme de cette histoire qui me semblait si familière. Sa voix résonne encore. Elle prend toute la place dans mon délire fiévreux. Je m'entends murmurer « mon amour » comme s'il était là, à me tenir la main, à me soigner. L'illusion de sa main fraiche sur mon front brûlant. Le chat vient me secouer en lapant une goutte salée sur mon visage. Il ronronne profondément en me poussant la tête de son museau, il réclame un câlin. Mes bra s'ouvrent par habitude, heureux il vient se tapir dans la chaleur moite de mes bras nus et s'endort aussitôt.

 

Le sommeil me reprend, peuplé d'illusions. J'entends au loin les murmures du ronron du chat, ce bruit me berce et m'apaise. La fièvre s'en va petit à petit et me laisse à mon réveil, éloignée de mon corps, de toute logique, de toute réalité. Quelque chose s'est perdu pendant que j'étais fiévreuse, mais je ne sais quoi au juste.

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