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Sans voix
22 janvier 2006

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J'ai essayé de me tuer. Oui, je le dis bien : j'ai essayé. Je n'ai pas trouvé le bouton off. Maudit corps humain, il ne se dégonfle pas comme on appuie sur un bouton et tout le monde sourit. Oui, tout le monde sourit car il n'y a qu'un seul bouton chez l'homme de disponible : le sourire hypocrite. Ah ça oui, on sait être hypocrite mais pour le reste, point de salut !

 

Alors oui, j'ai tenté d'éteindre ce maudit corps, de me mettre dans une position de repos totale mais je n'avais pas pensé que j'avais une conscience qui me dirait : « Attends, assume tes erreurs et regarde-toi en face. » Alors, face au miroir de ma salle de bain, j'ai enlevé mon t-shirt et j'ai regardé mon nombril. Il ne me disait rien qui vaille. Il était propre, bien sur. Mais il était quand même le lien qui me réunissait à ma mère il y a un temps très long... moment. Oui, presque vingt ans, ça en fait des nombrils qui ont dû être coupés depuis. Combien ? Trop sûrement. Quel est le nombre d'enfants, parmi ceux qui sont nés depuis moi, qui vont finir dépressifs ? Parce que quoi ? La vie n'est pas jolie ? Nan monsieur. Parce que quoi ? Ils n'ont pas d'argent pour s'acheter le dernier sweet-shirt à la mode (oui le sweet doit avoir un goût de bonbon sinon cela n'a aucun intérêt, le nouveau pull doit être recyclable par la bouche, autant attraper froid et être nourri à sa faim : c'est logique). Il suffit de voir l'explosion des blogs sur le net pour comprendre le mal-être des d'jeunes. Oui, il suffit de voir cela. Alors j'ai fait comme tout le monde, j'me suis rajeunie et j'ai commencé à raconter mes relations sexuelles. Oui, je mens. Et alors ? Tout le monde s'en fout. Personne ne sait qui je suis, et à défaut d'être quelqu'un, je peux faire croire que je suis quelqu'un, que j'ai une vie passionnante.

 

Je ne suis pas assez légère pour me faire envoler par le vent qui court dehors entre les immeubles (oui faire une métaphore filée sur le temps qui passe, le vent, la mort patati patata dans le début du texte) alors j'invente une vie. A défaut d'en avoir une.

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