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Sans voix
21 janvier 2006

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« Comment ça, il fait déjà jour ? » Voilà un peu près ce que je me dis quand ce maudit réveil me secoue d'un joli rêve. Non. D'accord. J'admets. Je mens.

Je ne rêve pas. Ce n'est pas faute de ne pas vouloir. Mes nuits sont peuplées de blancs à l'état sauvage. Enfin... de noirs, une fois que mon cerveau a bien voulu s'endormir.

Donc je suis une ruine le matin. Et la pensée de rejoindre la fac m' achève. Et quand je pense à la tête des étudiants...

Quand je pense qu'ils vont faire encore plus la tronche, devant leur feuille blanche, à noter – bêtement – ce que le prof dicte. Un soupir s'arrachera sûrement de la meute à la pause quand ils pourront enfin aller fumer leur cigarette. Et puis, ils seront relachés une heure après pour aller fumer un autre clope avant de retourner bien sagement dans l'amphi.

Ou alors, ils sécheront sans honte ce cours palpitant, au sujet de la crise adolescente, pour aller manifester bruyamment contre les dernières réformes du ministère.

Qui a dit que les étudiants étaient des moutons ? Certainement pas moi.

D'ailleurs, il faudrait inventer un nouveau mot. Un mot bref et concis pour juste décrire cette unique chose : une journée nulle, pas intéressante, ennuyeuse et pathétique. Quel genre de mot pourrait éclairer ce mystère ? Je ne sais pas. Je ne vois qu'une phrase : « J'ai été à la fac. » Oui, ainsi le mystère est résolu, la compréhension est totale et notre interlocuteur sait de suite le drame qui s'est passé. En une seule phrase, le problème est totalement résolu. La personne comprend tout de suite que c'était une journée horrible, longue, fatiguante, peu intéressante, que les autorités « légales » de la fac ont été désagréable avec votre chère petite personne, que les autorités « illégales » - comprenons les « élèves », non, nous ne pouvons décemment pas nommer cela des étudiants – ont été absolument odieux à se disputer pour les places qu'ils devaient prendre dans l'amphi. Bref, l'horreur intégrale. Paix à mon âme, qu'elle repose en paix un instant, si Morphée veut bien me kidnapper un instant.

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